L’essai Contrebande, une cartographie de la bande dessinée alternative francophone, basé sur une réécriture complète de ma thèse, publié dans une version richement illustrée par les éditions du Commun et diffusé par Hobo, sera en librairie le vendredi 6 septembre 2024.

La thèse en arts consacrée à la bande dessinée alternative francophone (ici appelée contrebande) que je viens de soutenir avec succès à l’Université Rennes 2 est en cours de réécriture en vue de sa parution aux éditions du Commun et afin d’être partagée avec un plus large lectorat. Je vous montre ici une esquisse de sa couverture.

Comme pour mes précédents livres, j’ai choisi de travailler avec un éditeur dont j’apprécie la démarche esthétique et politique et, de ce fait, dont je me sens proche de l’intégralité du catalogue.

Les éditions du Commun ont développé un système d’abonnement annuel original qui permet à la fois à la lectrice et au lecteur de découvrir des œuvres nouvelles dans les champs de la poésie et des sciences humaines et de soutenir la démarche singulière de cette société coopérative et des auteurices dont elle promeut le travail.

Long silence sur ce carnet de recherche que je suis content de pouvoir enfin rompre aujourd’hui. Ce 4 avril 2023 paraît La fabrique de la bande dessinée, ouvrage collectif sous la houlette de Pascal Robert. Il a été initié en lien avec un colloque qui s’est déroulé à l’ENSSIB en 2021 (auquel je n’avais pu non plus participer). Ma contribution à cet ouvrage porte sur la capacité de la contrebande à se pérenniser et questionne les éventuelles spécificités et inventions structurelles et économiques que pourrait incarner la bande dessinée alternative francophone.

Heureux concours thématique de circonstances, à l’invitation de l’Université de Tours et du laboratoire de l’InTru, j’animerai ce vendredi 7 avril une table ronde à Angoulême dans le cadre d’une journée d’études sur le thème Fabricant.e.s de bande dessinée.

En plus d’être un stimulateur, celui – familier au dessinateur de presse mais plus lointain à l’auteur de bande dessinée que je suis – de la deadline, ce carnet de recherche constitue donc (aussi) une forme de faire-part de naissance.

Oui, alors, pourquoi donc (re)prendre des études et entamer une thèse ?

Les raisons sont multiples – peut-être reviendrai-je plus tard à certaines d’entre elles. Observons cependant immédiatement les trois premières qui me viennent  à l’esprit :

1- mon goût prononcé de lecteur (ou d’écouteur) d’entretiens. Une discussion menée avec brio et simplicité entre un questionneur, fluide, qui laisse à peine entrevoir le boulot fourni en amont, se tait à bon escient ou rebondit sans peine, et un questionné, trié sur le volet bien sûr, qui, dévoilant différentes facettes de sa personnalité (foisonnante, analytique, timide, hilarante, percutante, gracieuse, précise, échevelée…), vous donne le sentiment de vous relever plus intelligent de votre fauteuil. Dans cette catégorie, je repense souvent à la série d’entretiens menée, dans les années 2000, pour la revue Jade, par Lionel Tran (accompagnée des photos de Valérie Berge) et intitulée Les 7 familles de la bande dessinée. Une thèse ne serait-elle pas, 15 ans après, une occasion en or pour en retrouver les différents protagonistes et poursuivre avec eux de passionnantes conversations ?

2- en 2007 paraît mon livre D’Algérie, qui m’a demandé presque 5 ans de travail et de recherches. “Tiens, me dis-je alors, outre la réputation de dépressif et d’alcoolique, l’auteur de bande dessinée ne partage-t-il pas parfois de troublantes similitudes avec le doctorant solitaire et opiniâtre ?”.

3- mes expériences éparses d’animateur, témoin, intervenant, formateur, chargé de cours (…) me confortent dans cette intuition : les espaces de la transmission ne sont-ils pas, pour l’auteur, un bel endroit  où s’articulent harmonieusement – chaos et surprises inclus – théorie et pratique ? La formalisation universitaire de ma recherche n’ouvrirait-elle pas adéquatement la possibilité d’un Projet Contrebande ? ?

Extrait : Les valseuses, de Bertrand Blier (1974).